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 Vampire Romance

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Zombie.Bunny
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MessageSujet: Vampire Romance   Vampire Romance I_icon_minitimeVen 17 Juil - 19:05

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    S'il y a une chose que j'aime par dessus tout, après le graphisme, c'est l'écriture. Parait que j'écris bien. Perso' je peux pas tellement en juger, c'est un peu la raison pour laquelle je poste ici, d'ailleurs. Cette histoire est la première que je compte véritablement organiser comme un roman, rien à voir, donc, avec les forums RPG. C'est un groupe qui m'a donné l'idée d'écrire ça (Blutengel) et plus particulièrement un certain M. Chris Pohl qui, en ayant écrit ces magnifiques chansons m'a, sans le savoir, vachement inspirée. Bref. Vos commentaires seront les bienvenus, je ne demande qu'à m'améliorer. *w*


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MessageSujet: Re: Vampire Romance   Vampire Romance I_icon_minitimeVen 17 Juil - 19:08

    CHAPITRE PREMIER:

    C'était un après-midi de Novembre gris et pluvieux, une bise glacée soufflait sur Thornfield, ce petit village d'une centaine d'habitants perdu au beau milieu de la campagne anglaise... Assise sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu dans le vague, je laissais vagabonder mon esprit, tandis que mes jambes se balançaient lentement dans le vide...
    Je m'appelle Lucy, j'ai quatorze ans. Je suis une gamine des plus banales, ni très belle ni très remarquable. Une petite taille, un corps maigre, de grands yeux verts et des cheveux châtains : c'est moi. Cela fait plus de deux ans que je me suis installée dans ce petit village avec ma mère. Avant nous habitions à Londres, un modeste logement sur les quais, près de la Tamise. Ce fut la mort de mon père dans un accident de voiture qui fut en quelque sorte l'élément déclencheur de cette histoire. Ma mère, victime d'une maladie grave ne travaillait pas et sans mon père nous nous trouvions dans l'incapacité de vivre correctement. Il arriva même un moment où nous pouvions à peine acheter de quoi manger, ce fut l'une des plus sombres époques de ma vie... Mais un jour, alors que nous croyions tout espoir envolé, une tante éloignée eu l'excellente idée de décéder d'un arrêt cardiaque et de nous léguer une forte somme d'argent. Je dois avouer que je n'en avais jamais vu autant de toute ma vie. C'est cela qui nous décida finalement à partir. Ma mère cherchait une maison campagnarde dans un village tranquille et, après des mois passés à fouiller de fond en comble les registres de plusieurs agences immobilières, nous avons enfin déniché ce que nous cherchions dans une petite bourgade nommée Thornfield. Quelques semaines plus tard, après avoir vendu notre petit appartement londonien, nous emménageâmes dans notre nouvelle demeure.
    Sans trop savoir pourquoi, je fus immédiatement charmée par l'aspect vieillot et chaleureux de la maison et je m'y sentis tout de suite chez moi. Ma mère m'offrit même un chat, ce dont je rêvais depuis ma plus tendre enfance et que nous n'avions jamais pu nous permettre étant donné la petite taille du logement que nous possédions avant. Je l'appelai Rahzel. Il devint très vite mon confident, un être dont je ne saurais plus me passer aujourd'hui; m'accompagnant dans ma peine, me consolant silencieusement par ses regards pleins d'amitié et ses caresses affectueuses. Il était celui qui, sans jamais pouvoir me répondre, m'écoutait chaque jour conter mes peurs et mes joies, et accueillait en son pelage d'un noir profond les larmes amères que je versais parfois.
    Je ne me suis guère fait d'amis depuis mon déménagement, je suis restée aussi sombre et solitaire qu'avant. Le seul, parmi la masse infâme de garçons moqueurs et de filles perfides qui peuplaient le collège où j'étudiais, était Dorian Moss, un garçon solitaire et taciturne qui n'avait jamais manifesté d'intérêt pour quoi que se soit en dehors de la musique et des livres. Il était également mon voisin. Nous avons beaucoup de points en commun, comme par exemple la vénération de groupes mythiques de Rock et de métal comme AC DC, Avenged Sevenfold, ou encore System of a Down. Nous aimons tout deux la littérature et la musique et avons un amour commun pour les bêtes. C'est sans doute cela qui nous a rapprochés...
    Bien que mon père me manquât cruellement à cette époque, je ne fus pas malheureuse, car j'allais faire une rencontre qui bouleverserait ma vie à tout jamais...


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MessageSujet: Re: Vampire Romance   Vampire Romance I_icon_minitimeVen 17 Juil - 19:09

    CHAPITRE DEUX:

    Cela faisait à présent quelques semaines que j'étais arrivée à Thornfield. J'avais intégré le collège Lockwood, dans la ville voisine et ma mère, dont la santé s'était grandement améliorée, avait fini par trouver du travail en tant que secrétaire à la mairie. Tout allait pour le mieux et il semblait que nous étions enfin sorties toutes deux de l'interminable cauchemar qui avait secoué nos cœurs depuis la mort de mon père. Ce fut à peu près à cette époque que le tournant inattendu que devait prendre plus tard ma vie, commença à se dessiner sur le chemin tortueux du destin...

    Un matin d'octobre, tandis que je me rendait au collège à vélo, j'observais la campagne s'éveiller doucement sous la morne clarté du ciel d'automne. A la sortie du village se dressait une immense et ancienne maison, froide, solitaire, mystérieuse... Je la regardai d'un œil maussade et allai continuer ma route, lorsqu'un détail inhabituel me fit stopper net. Je descendit de mon vélo et m'approchai de la grille rouillée, le regard fixé sur l'une des hautes fenêtres de la maison. Je pouvait distinguer, à la lumière grisâtre du jour levant, une ombre élancée se mouvoir derrière les longs rideaux de tulle. Depuis que je passais chaque matin devant cette sombre bâtisse, c'était la première fois que je la voyais habitée. Prise d'un élan de curiosité, je longeait le petit mur de briques sales qui entourait la propriété et me trouvai alors face à un vieux garage délabré, où je vis une Audi noire, garée dans l'obscurité du box humide. Ce n'était pas le genre des habitants Thonfield de se balader en voiture de luxe, il y avait donc bel et bien un nouvel arrivant au village, ce qui ne fit qu'attiser ma curiosité. Bien malgré moi je du faire demi tour et arrêter là mon inspection pour me rendre au collège. J'enfourchai à nouveau mon vélo et pédalai sans grand enthousiasme jusqu'à Lockwood. Je n'étais pas une mauvaise élève mais détestais purement et simplement me rendre là-bas. Je trouvais les autres élèves cruels et puérils. Dès l'instant où j'avais mis les pieds à Lockwood, j'avais deviné sans peine que je venais de franchir les portes de l'enfer. Les autres me considérait un peu comme une sorte d'extra-terrestre tombé d'on ne sait quelle planète lointaine. — Londres n'était pourtant qu'à 100 kilomètres de Thornfield ! — Ils n'avaient strictement aucun respect pour moi et ne se gênaient pas pour m'en faire la démonstration. Cependant je n'étais pas la seule à m'attirer les foudres de ces gamins désagréables : Dorian sortait également du lot. Il était comme moi, solitaire et mystérieux, et ripostait férocement aux attaques verbales que lui infligeaient toute la classe. Nous avons fini par nous rapprocher l'un de l'autre et étions bien décidé à nous serrer les coudes et à ne laisser personne nous marcher sur les pieds. Il était grand temps d'apprendre aux autres le respect et la tolérance...
    Le soir venu, Dorian et moi avions pris le chemin de la maison, tandis que la nuit enveloppait peu à peu la campagne de son halo de ténèbres bruissantes. Une fois rentrée chez moi, je saluai brièvement ma mère, puis montai quatre à quatre les escaliers jusqu'à ma chambre. Ne me sentant pas l'envie de travailler, j'expédiai mes devoir en cinq minutes puis m'allongeai sur mon lit et me perdis rapidement dans la contemplation du gigantesque poster de Slipknot qui ornait le mur, laissant mon esprit vagabond retracer le cours de ma journée. Je pensai alors à la vieille bâtisse à l'orée du bois et à son mystérieux habitant. Il n'y avait jamais eu beaucoup de distractions à Thornfield, ni beaucoup de personnes pour venir s'y installer. De fait, je brûlais littéralement d'envie de savoir de qui il s'agissait. Je passai encore une bonne demi-heure à rêvasser dans la pénombre grandissante de ma chambre, attendant que ma mère m'appelle pour le dîner. Je descendis quelques minutes plus tard, attirée par l'odeur de viande et de légume qui embaumait la cuisine et la salle à manger. Ma mère n'eut même pas le temps de m'appeller, que je me jetai déjà sur mon assiette.
    « Eh bien Lucy, tu as bon appétit ce soir ! Ça creuse tant que ça les cours ?
    - Tu n'imagines même pas.
    - Je t'ai vue rentrer avec un garçon tout à l'heure, il est dans ta classe ?
    - Ouais, il est super sympa.
    - Je suis contente que tu te sois déjà fait un ami, ce n'est jamais facile de se lier d'amitié lorsque l'on est nouveau quelque part...
    - …
    - Oh, a propos de nouveau, tu sais que quelqu'un vient d'emménager à Thornfield ? »
    Surprise, je la dévisageai avec des yeux ronds. Je ne m'étais pas attendue à ce que la conversation dérive sur ce sujet, mais n'en était pas mécontente. J'étais excitée à l'idée de découvrir enfin qui habitait la vieille maison, ce ne pouvait être que de ça qu'elle parlait.
    « J'ai discuté avec le maire ce matin et il m'a annoncé qu'un certain monsieur Reagan avait emménagé dans la vieille maison à la sortie de la ville. Étonnant, non ? Moi qui croyais cette vieille bâtisse en ruine...
    - Ouais, j'ai remarqué ça ce matin. J'ai vu une voiture dans le garage en passant devant.
    - Apparemment ce monsieur est très riche et cette maison lui appartient. Il a payé toute une armée d'ouvrier pour venir la retaper. Il faut dire qu'elle ne date pas d'hier : Ça fait plus d'un siècle qu'elle a été construite.
    - Et... Tu l'as vu ce Reagan ?
    - Non. Il est arrivé hier soir et je doute que quiconque au village a part le maire ait réussi à la voir... Il n'a pas l'air d'être le genre d'homme à se montrer beaucoup, si tu veux mon avis. Mais d'un côté je le comprends, il n'a jamais été dans les habitudes des gens de Thornfield d'accueillir les nouveaux arrivants à bras ouverts.
    - C'est dégueulasse. Pourquoi on est pas plus sympa avec lui, c'est surement quelqu'un de bien !
    - Je sais bien Lucy, mais on ne change pas les habitudes d'un village entier en claquant des doigts.
    - Ouais, ça j'avais remarqué... »
    Grommelai-je en repensant à ma journée au collège. Je n'ai jamais compris pourquoi la nature humaine poussait ceux-ci à s'entretuer au lieu, au contraire, de créer des liens d'amitié et d'entraide. Les hommes me dégoûtaient au plus haut point. Ils étaient égoïstes, ne pensaient qu'à faire le mal autour d'eux et à causer le malheur de leur prochain. Finalement les abrutis de Lockwood avaient raison : j'étais peut-être bien un extra-terrestre. Jamais en douze ans d'existence l'idée de faire du mal à qui que ce soit ne m'avais effleurée. J'avais toujours été un « modèle de gentillesse et de dévouement », comme me le répétait si souvent ma mère... Abandonnant là mes sombres pensées, je finis mon repas, puis, après avoir débarrassé la table, regagnai ma chambre à présent plongée dans l'obscurité. J'allumai le plafonnier et eut la surprise de découvrir Rahzel, mon chat, roulé en boule sur mon oreiller. Malgré l'interdiction formelle de monter sur mon lit que lui avait imposé ma mère, il ne pouvait s'empêcher, chaque soir, de venir se coucher près de moi. Je le regardai dormir un instant, puis m'installai à mon bureau et surfai sur internet jusqu'à dix heures du soir. Je finis par aller me coucher, trop fatiguée pour veiller plus longtemps.

    Le lendemain matin, ce furent les gouttes de pluie tambourinant contre les vitres, qui vinrent me tirer du sommeil où j'avais sombré. Je jetai un coup d'œil à mon réveil : sept heures moins le quart. Je m'apprêtait à me lever, quand je réalisai qu'on était samedi. Je poussai alors un soupir d'aise, heureuse à l'idée de ne pas avoir pas à supporter toute la journée les moqueries des élèves de ma classe, et me rendormis quelques minutes plus tard. Je m'éveillai complètement aux alentours de neuf heures. Il ne pleuvait plus et je pouvais apercevoir derrière les rideaux de ma fenêtre, quelques pâles rayons de soleil. Je m'habillai rapidement, puis descendis prendre mon petit-déjeuner. Ma mère était déjà partie, son travail exigeait d'elle une présence constante à la mairie. Je me versai un verre de jus d'orange, puis allai m'installer devant la télé. Je m'ennuyais à mourir, comme chaque samedi matin. Le temps semblait passer au ralenti, ce qui m'exaspérais. J'avais hâte que l'après-midi arrive enfin : Dorian avait promis de me retrouver après le déjeuner. Je passai donc ma matinée à traînasser dans la maison, errant sans but du canapé à la fenêtre et de la fenêtre au canapé, telle une panthère dans sa cage. Vers midi, je me résolu à avaler un restant de haricots verts de la veille, les yeux fixés sur la fenêtre du salon, d'où je verrai sans peine mon ami arriver. Ce ne fut qu'une demi-heure plus tard que j'entendis la sonnette retentir. Je bondis hors de la cuisine et me ruai à moitié sur la porte, un sourire radieux aux lèvres.
    « Salut, miss !, me lança-t-il, l'air aussi content que moi.
    - Eh salut, entre ! »
    Il me suivit jusqu'au salon, on nous nous assîmes. Je l'observai d'un air amusé, jeter des coups d'œil curieux autour de lui. C'était la première fois depuis que nous nous connaissions, qu'il venait chez moi. Nous passâmes quelques minutes à discuter, avant qu'il n'empoigne son skate-board posé à ses pieds et me lance :
    « Bon, on la fait celle balade ? »
    Et de se diriger vers la porte, un sourire aux lèvres. Une fois dehors, je couru chercher mon vélo au garage et rejoignis Dorian en trois bonds, heureuse à l'idée de l'agréable après-midi que nous allions passer... Il m'emmena voir son « deuxième chez-lui », comme il l'appelait : une cabane juchée au sommet d'un arbre, perdue dans la campagne. Il me révéla alors que j'étais la seule à part lui à connaître l'existence de cet endroit, ce qui me surpris beaucoup. Je ne m'étais pas imaginée qu'il m'appréciait au point de me faire part de ses secrets les mieux gardés. Cependant je n'en était pas mécontente, bien au contraire. J'étais même heureuse de savoir qu'il restait des gens sur qui je pouvais compter. Je le suivis sans un mot sur le mince sentier qui serpentait en direction du vieil arbre, presque invisible sous les buissons et les ronces qui s'entremêlaient au sol, et grimpais prudemment l'échelle de corde qu'il m'indiqua. Une fois en haut, je sursautai de stupeur en voyant l'intérieur de la cabane, c'était bien loin de ce que j'avais imaginé. Le sol en planches était couvert d'un tapis gris élimé et les murs couverts de posters et de photos de chanteurs. Au centre trônait une petite table basse en bois peint, sur laquelle se trouvaient une radio usagée et une pile de magasines. Un sourire radieux éclaira alors mon visage. C'était la première fois que je pénétrais dans un tel endroit et la vue de tous ces objets rassemblés en ce lieu insolite me faisaient l'effet d'un morceau de paradis arraché aux cieux. Je me laissais tomber sur un pouf poussiéreux, tandis que Dorian s'asseyait en face de moi, l'air très fier de lui.
    « Ça fait combien de temps que tu viens ici ?
    - Très longtemps. A vrai dire j'y venais déjà quand j'étais petit, mais bien sûr ce n'était pas vraiment aménagé, ce n'est que l'année dernière que j'ai décidé de vraiment remettre ma cabane en état.
    - Eh bien c'est très réussi, j'aime beaucoup !
    - Euh... merci. »
    Il m'adressa un sourire gêné, visiblement déstabilisé par tant d'enthousiasme de ma part. Cet après-midi fut sans doute l'un des plus beaux que j'ai passé à Thornfield, mais le temps passe vite quand l'on s'amuse et je n'eus même pas le temps de m'en rendre compte, que déjà les ombres nocturnes étaient venues envelopper notre coin de paradis. Et je regardais sans mot dire, l'astre lunaire voguer doucement sur les ailes de la nuit et éclairer de sa faible lueur blafarde les alentours silencieuses. Il était temps de rentrer... Dorian me raccompagna jusque chez moi et, voyant ma mine déconfite, m'adressa un sourire amusé.
    « T'en fais pas, on reviendra demain. »
    Et sur ces mots, il me laissa à la grille de mon jardin et s'éloigna sur la route déserte. Je ne bougeai pas, écoutant en silence le frottement de son skate-board sur le sol, s'évanouir peu à peu dans la nuit. Je soupirai tristement, puis poussai la grille de chez moi et fis quelques pas jusqu'à ma porte quand soudain, du coin de l'œil, je perçus dans mon dos une forme sombre se mouvoir. Je me retournai d'un coup et entrevis à quelques mètres de là, une silhouette élancée marcher d'un pas lent sur le trottoir. Au fur et à mesure que l'inconnu se rapprochait de moi, je sentis un étrange malaise me saisir et mon sang se glaça dans mes veines sans que je sus pourquoi. Je me plaquais alors contre la porte, les yeux rivés sur l'homme qui se rapprochait. Je ne put distinguer que vaguement son visage, à la faible lueur de l'unique lampadaire qui éclairait la rue. Tout ce que je vis furent son grand manteau noir et ses cheveux couleur de jais. Il ne semblait pas m'avoir remarquée, du moins c'était ce que je croyais, jusqu'à ce que son regard se tourne soudain vers moi... Oh, quel regard ! Jamais je ne pourrais l'oublier. Ses yeux d'un bleu pâle, presque blancs, exprimaient tant de choses à la fois. La douleur, la solitude, la colère, la tristesse... Cela n'avait duré qu'une fraction de seconde mais je demeurais saisie par ces deux éclairs d'acier qui m'avaient foudroyée. Encore trop surprise et effrayée pour bouger, je ne pu que le regarder s'éloigner dans la rue obscure, comme si rien ne s'était passé. Je me sentis tout à coup basculer en arrière et poussai un hurlement strident : ma mère venait d'ouvrir la porte.
    « Lucy ! On avais dit pas après neuf heures du soir !
    - Désolée M'man, j'étais avec Dorian.
    - Dépêche toi de rentrer, tu veux ? »
    Je me relevai d'un bond et montai quatre à quatre les escaliers. Je pris une douche rapide, puis redescendis prendre mon dîner, pour finalement remonter une dernière fois et me coucher (l'inconvénient d'avoir une maison...). Je me glissai sous les draps et, comme chaque soir, revis défiler dans ma tête le cours de ma journée. Je souris en pensant à Dorian et à la promesse qu'il m'avait faite de nous revoir demain. Mais ce mince sourire s'évanouit instantanément lorsque j'en vins à l'étrange personnage auquel j'avais eu à faire en rentrant chez moi. Je me souvenais à la perfection de ses yeux semblables à deux abîmes de douleur et de tristesse. Je n'avais désormais plus le moindre doute quant à son identité, le mystérieux habitants de la vieille maison, c'était lui...


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MessageSujet: Re: Vampire Romance   Vampire Romance I_icon_minitimeVen 17 Juil - 19:10

    CHAPITRE TROIS:

    Plusieurs semaines avaient passé depuis ma « rencontre » avec le mystérieux Kenneth Reagan; apportant avec elles le froid et la pluie de décembre, L'hiver avait chassé l'automne et ses reflets mordorés, et avait recouvert la campagne de son froid manteau de neige.
    Je me rendais à Lockwood, comme chaque matin, pédalant sur la route verglacée et râlant à tout va, quand j'aperçus à quelques mètres de là un petit groupe de villageois rassemblés à l'entrée d'un pré, l'air scandalisé. La mauvaise humeur laissant place à la curiosité, je laissai tomber mon vélo au bord de la route et me dirigeai d'un pas rapide vers ledit pré. Je n'y vis tout d'abord qu'un troupe de vaches dans un coin, serrées les unes contre les autres, comme terrifiées. Puis, en regardant mieux, j'aperçus enfin ce qui provoquait la stupeur et le dégoût des autres, et qui provoqua également le mien: au milieu de la prairie, à moitié recouvert par la neige, gisait le cadavre d'un bovin. La pauvre bête avait été lacérée de toutes parts et ses boyaux répandus autour de son corps mutilé. Il demeurait encore dans ses yeux exorbités comme une expression de terreur intense... Je demeurai saisie d'effroi à la vue de ce macabre spectacle. Qui à Thornfield pouvait bien être assez fou pour s'en prendre ainsi à une pauvre vache sans défense ?! J'étais là, révoltée, à chercher un coupable, quand mon regard se posa par hasard sur la vieille bâtisse qui trônait à une dizaine de mètres du pré. Le souvenir du regard glacial que m'avait lancé son mystérieux locataire le soir de notre « rencontre » me revint en mémoire et j'eus alors l'étrange certitude que, d'une façon ou d'une autre, il était mélé cette histoire... Je finis par regagner la route et enfourcher à nouveau mon vélo, avant de pédaler de plus belle vers Lockwood. J'étais en retard mais peu m'importait, j'étais bien trop absorbée par ce que j'avais vu dans le pré. Quinze minute plus tard, je toquai timidement à la porte de ma salle de classe, m'attendant à essuyer une avalanche de remontrances. Et ça n'a effectivement pas raté: a peine j'eus refermé la porte derrière moi, que Miss Johnson se mit à me hurler dessus de sa voix haut perchée. Comment était-ce possible d'être une élève aussi dissipée ?! En vingt ans de carrière elle n'avait jamais vu ça ! Je soupirai d'un air accablé et allai m'asseoir à côté de Dorian, sous les regards moqueurs des autres élèves.
    « Alors miss, qu'est-ce que t'as encore fichu ?
    Me souffla-t-il, un sourire amusé aux lèvres.
    - Rien du tout, pour une fois. C'est juste que... en chemin j'ai vu une vache morte dans un pré.
    - Et c'était si captivant que ça ?
    - Elle était salement amochée. J'te jure, elle avait toutes les tripes à l'air, c'était affreux !
    - Ah... ouais.
    - A ton avis, qui peut bien avoir fait ça ?
    - Sûrement un animal.
    - Ben ouais mais... non. Je trouve normal qu'un animal en tue un autre pour le manger mais là vache, là, elle était pas mangée, Dorian, elle était éventrée et... vidée de son sang.
    - Tu déconne là ?
    - J'ai l'air ?...
    - Non. Mais j'serais toi, je prendrais pas tout ça trop au sérieux. Un animal a tué une vache, quelque chose l'a dérangé et il s'est barré sans la manger, c'est tout.
    - T'en connais beaucoup, toi, des animaux qui éventrent les vaches, qui boivent leur sang et qui se barrent ?
    - ...
    - C'est pas net cette histoire, j'te dis.
    - Lucy, cherche pas... Un chien ou un renard a tué cette vache, okay, pas la peine d'en faire tout un plat... »
    Nous arrêtâmes là notre conversation, voyant le regard sévère que nous lançait Miss Johnson. J'essayai par la suite de me concentrer sur le cours, mais c'était tout bonnement impossible. La vache éventrée et le mystérieux Kenneth Reagan occupaient toutes mes pensées. Je me rendis alors compte que ce n'était pas la première fois que ce monsieur s'autorisait à monopoliser mon cerveau de la sorte. J'éprouvai l'envie plutôt étrange de découvrir qui il était vraiment, c'était devenu comme une obsession... que je n'arrivais pas à m'expliquer. Cela faisait plus d'un mois qu'il s'était installé à Thornfield et je ne connaissais de lui que son nom. J'aurais aimé lui parler, faire connaissance (il était le seul au village à qui je n'avais encore jamais adressé la parole) et pourtant je n'osais pas, allez savoir pourquoi... Peut-être parce que ce n'était pas un homme accessible, on ne le voyait que très rarement se promener dans la rue, faire ses courses, ce genre de choses... Mais il faut dire aussi que, dans le genre impressionnant il était plutôt pas mal, du haut de son mètre quatre-vingt, avec son grand manteau noir et son regard de glace. Ah, ce regard... D'un bleu pâle, d'une rare pureté et pourtant si sombre... Ses yeux étaient comme deux puits sans fond, une fois qu'ils vous tenaient ils ne vous lâchaient plus, ils vous noyaient dans leur obscurité. Plonger ses yeux dans les siens, c'est un peu comme plonger dans une eau noire et glacée, par une nuit sans lune... De tous les regards que j'ai croisés, jamais une paire de prunelles ne m'avait troublée autant que la sienne... Et pendant que monsieur vivait sa vie, moi je harcelais ma mère pour qu'elle me donne des informations sur lui (en tant que secrétaire du maire elle devait être plutôt bien informée). Pitoyable, je sais...
    Les semaines passaient, toutes plus mornes et pluvieuses les unes que les autres et mon envie de connaître Kenneth passait, elle aussi. Privée de la moindre anecdote à son sujet (merci maman...) et de mon courage, j'avais peu à peu renoncé à découvrir son identité et il avait même fini par me sortir de l'esprit. Plus de vache égorgée, plus de Kenneth, tout cela était terminé... Du moins, c'était ce que je croyais.


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MessageSujet: Re: Vampire Romance   Vampire Romance I_icon_minitimeVen 17 Juil - 19:11

    CHAPITRE QUATRE:

    J'ai toujours considéré l'hiver comme une saison longue et ennuyeuse et n'étais donc pas mécontente de voir enfin les fleurs d'avril envahir la campagne encore humide de neige.
    Un dimanche après-midi, j'étais devant la glace de la salle de bain, une brosse à la main, coiffant et recoiffant mes cheveux dans le souci de paraître belle, quelle sottise. C'était peine perdue, des mèches rebelles ne cessaient de me tomber devant les yeux, ignorant mes longs soupirs exaspérés. Après une dernière tentative infructueuse de dresser ma tignasse récalcitrante, je battis en retraite dans ma chambre en me disant que, de toute façon, Dorian n'était pas du genre à juger sur le physique. Et puis juger quoi, d'abord ? On ne juge pas ses amis ! Je me sentis soudain complètement idiote d'avoir passé trente minutes devant ma glace à brosser mes cheveux dans un sens et dans l'autre en fulminant de ne pas ressembler à une top-modèle. Je reportai alors mon attention sur ma toute nouvelle planche de skate-board que ma mère m'avait offert pour Noël. Dorian avait été bien surpris de me voir dessus — j'étais la première fille amatrice de skate qu'il avait rencontrée — et l'avait été plus encore quand je lui avais demandé de devenir mon prof, ce qui l'a bien fait rigoler... DING, DONG ! La sonnette de la porte d'entrée me sortit brusquement de mes pensées. J'attrapai ma planche et descendis l'escalier comme une tornade, avant de me jeter sur la porte.
    « Salut Dorian !
    - Salut, miss. T'es prête ?
    - Ouais, on peut y aller. »
    Et nous voici, pieds à la planche, roulant tous deux sur le bitume humide de la route, vers notre coin à nous, notre cabane... Nous approchions de la sortie du village, quand des éclats de voix nous parvinrent, venant d'un pré situé sur notre droite. Je m'arrêtai et m'approchai d'un fermier qui pestait contre on ne sait quoi, l'air plus furieux que jamais.
    « Quelque chose ne va pas, Mr. Miller ?
    (Question idiote...)
    - Ah, si seulement je tenais celui qui m'a fait ça !
    - Que se passe-t-il ?
    - On m'a tué ma plus belle vache ! »
    Je tournai alors la tête et aperçus Dorian au milieu du pré, le regard rivé dans l'herbe. Je m'approchai silencieusement de lui et posai à mon tour les yeux sur le sol: un cadavre de bovin gisait à nos pieds, étalant ses boyaux sous nos yeux fascinés. Il avait été, tout comme le premier que nous avions découvert, vidé de son sang jusqu'à la dernière goutte.
    « Tu pense toujours que c'est un renard qui a fait ça ?
    - Un renard psychopathe alors... Non, franchement j'en ai aucune idée.
    - C'est pas un animal le responsable, ni un homme. C'est... autre chose, j'en suis sûre... »
    Nous regagnâmes nos skate-boards abandonnés dans l'herbe et nous dirigeâmes à nouveau vers notre cabane, gardant l'un et l'autre le silence, perdus dans nos réflexions. Se dessina alors devant nous, au fur et à mesure que nous avancions, la silhouette froide et solitaire de la maison de Kenneth Reagan. Une fois encore, je sentis grandir en moi l'étrange certitude que ce mystérieux personnage était lié à ces « meurtres » sauvages. C'était comme si je percevais le danger au travers de ces grilles rouillés, derrière ces longs rideaux de tulle; le danger tapis dans l'obscurité de son repaire, attendant la nuit pour frapper à nouveau... Je me mis alors à énumérer les différentes créatures fantastiques qui me venaient à l'esprit (stupide, je sais, mais quand j'ai une idée en tête...) Sorcier ? Peuh, n'importe quoi, ces gens là sont civilisés... Ogre ? Non, un ogre qui ne mange pas d'enfants ça ne tient pas la route. Loup-garou ? Ces bêtes là ne sortent qu'à la pleine lune, et la nuit dernière n'avait été que le premier quartier, ce ne pouvait donc pas être cela. Mais que restait-il alors ? J'avais beau me creuser la cervelle, je ne trouvais rien qui colle vraiment au profil de psychopathe éventreur de vaches. Je laissai donc mon enquête de côté et me concentrai à nouveau sur la route, c'est à peine si j'avais remarqué que nous étions arrivés. Je suivis Dorian à travers les ronces et les orties et me hissai sur l'échelle de corde, toujours silencieuse. Une fois à l'intérieur de la cabane, je regardai d'un air absent, mon ami glisser un disque de Judas Priest dans l'antique poste de radio et me tendre une tablette de chocolat, un petit sourire aux lèvres.
    « T'as l'air toute pensive, ça va ?
    - Oui, très bien, t'en fais pas.
    - C'est cette histoire de vaches déchiquetées qui te met dans cet état ?
    - Ça m'intrigue, j'y peux rien...
    - Je sais. Mais si tu veux mon avis, tu t'énerve pour pas grand chose. Je trouve pas que ces vaches en vaillent vraiment le coup.
    - Bah moi, si. J'trouverais qui a fait tout ça, tu verras...
    - Hmm... Comme tu veux, Lucy. »
    Le reste de l'après-midi se déroula le plus normalement du monde, sans plus d'allusions aux vaches ou à quoi que ce soit qui puisse s'en rapprocher. Une fois le soir venu, nous regagnâmes Thornfield et nos maisons respectives, où je trouvai ma mère devant la télé, plongée dans un remake de Dracula. Elle me désigna dans la cuisine une assiette de frites et se replongea aussitôt dans la contemplation d'un Christopher Lee à la cape noir et aux dents longue. Ma mère, comme souvent, n'étais pas disposée à m'écouter ni à me parler. Je n'avais donc plus qu'à aller voir ailleurs si elle y était. Je pris donc mon assiette et montai m'installer dans ma chambre, où j'en profitai pour allumer l'ordinateur, tout en me demandant ce qu'il fallait taper sur Google pour obtenir des réponses à toutes les questions qui me tourmentaient l'esprit. « Psychopathe »? « Tueur de vaches »? Ni l'un autre ne semblaient appropriés. C'est alors que les cris d'une femme, suivis de la voix grave de Dracula me parvinrent depuis le salon. Je me levai en soupirant et allai refermer la porte de ma chambre, quand j'eus une sorte d'illumination: ce que je cherchais était là, sous mes yeux depuis que j'étais rentrée et moi, idiote que j'étais, je n'avais absolument rien remarqué. Je me rassis en vitesse devant mon ordinateur et tapai un seul et unique mot dans le moteur de recherche: « Vampire ».
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